Sous une belle lune

Ce soir là, malgré l'hiver qui n'en finissait pas, la lune était pleine et à peine masquée par des nuages. En fait, il n'y en avait pas un seul à l'horizon. Bien que ce sectacle s'avère devenir funeste par la suite, il émerveillait Cendres du Phénix. Il savait que tout allait geler, les températures seraient en chute libre et dans la tanière des guerriers, tous les félins se colleraient l'un à l'autre pour oublier qu'il fait froid, et penser à la douce chaleur qui se repend dans leurs muscles. Néanmoins, ces chats seront tout de même ankylosés le matin venu.

D'ailleurs, le matou se sentait un peu raide des muscles. Tout seul, assis devant l'entrée il s'exposait à l'air frais de la nuit. Enfin en cette période de l'année il n'était pas seulement frais, l'air ! Il était glacial. Mais cela ne perturbait pas Cendres du Phénix. Il faisait preuve d'un calme olympien en cette nuit de pleine lune, réfléchissant à tout et à rien, mais surtout à ELLE. Celle qu'il avait rencontré il y a quelques jours, celle qui l'évitait soigneusement depuis cette rencontre. Celle-ci et nulle autre : Symphonie du Temps. Il était comme hypnotisé par cette féline agile et dotée d'un fort caractère. Son cœur avait un peu bougé lorsqu'il lui avait parlé. Pour la première fois de puis longtemps, il s'était sentit vivant grâce à elle. Il l'aimait... mais elle ne semblait pas l'aimer comme lui.

Il se leva et sortit. Il savait que la lieutenante était àç nouveau sortie. Avec un peu de chance, il la trouverait et pourrait lui parler. A condition qu'elle ne puisse pas sentir son odeur, auquel cas elle s'enfuirait afin de ne pas le voir. Pourquoi tant de mépris envers lui ? A moins que ce ne soit de l'indifférence... quoi qu'il en soit, elle l'évitait comme le mal vert.
Cendres du Phénix se dirigea vers la pile de gibier et choisit un petit lapin. Il fallait quand même qu'il mange s'il passait la journée dehors. Parfois, il partait tôt le matin et revenait très tard le soir. N'admirait-elle pas tant de dépense pour son Clan ? Pourquoi ne voyait-elle pas qu'il cherchait à faire de son mieux... ne gardait-elle en mémoire que sa fuite du Clan ?

S'élançant dans le vent, il courut jusqu'au ravin. Rien... personne n'était passé ici. La neige rendait l'endroit plus dangereux encore et les apprentis avaient reçu une interdiction formelle de s'en approcher, accompagnés ou non. Il n'était pas question de perdre des membres. Au fond du ravin mortel, le torrent coulait doucement. En tout cas, c'est ce que l'on voyait de tout en haut, mais le félin savait parfaitement qu'en bas, le bruit assourdissant du tumulte des eaux couvrait tous les autres. Et même s'il avait envie de s'approcher un peu plus, il n'en prit pas le risque. De toute façon, Symphonie du Temps ne serait jamais venue ici, elle avait trop peur de quitter son Clan trop rapidement et de se briser les os en tombant et s'écrasant au sol comme une crêpe.

Bref, elle n'était pas dans cette partie du territoire qui était très certainement la plus dangereuse, surtout en hiver. Avec un soupir, Cendres du Phénix fit demi-tour d'un bond agile et se remit en route, désespéré.
Il avait envie de parler à la jolie chatte, de lui dire qu'il l'aimait beaucoup. Peut-être qu'elle aussi l'aimait... peut-être était-ce pour cela qu'elle avait cherché à l'éviter, afin de réfléchir à la possibilité d'une relation avec le matou.
Au fond de lui, il savait qu'il n'était pas toujours d'une très bonne compagnie, mais il priait le Clan des Etoiles pour qu'il lui donne sa chance de changer, de devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur.

Il huma l’air et, avec rapidité, s’élança vers la lande.
La lande… ah la lande ! Une immense terre magnifique avec des fleurs, des herbes hautes et basses et des terriers de lapins un peu partout. C’était un territoire de choix que le Clan du Vent avait là. Il y avait toujours du gibier dans cet endroit sublime, et même en hiver cela valait le détour. Cendres du Phénix était persuadé que Symphonie du Temps était venue dans la lande pour réfléchir en faisait face au ruisseau.
Le ruisseau… petit, très étroit et immédiatement asséché en temps de chaleur. En ce moment, il était gelé et bleuté. Un très beau lieu dans un autre, imbriqués comme des cubes d’un jeu de petit Bipède. Cependant, il n’avait rien de très spécial, si ce n’est que l’on voyait notre reflet et que cela pouvait apaiser, détendre et réconforter. Parfois, le matou noir et blanc venait voir ce ruisseau afin de penser et de mettre de l’ordre dans ses idées embrouillées par d’autres événements. Le doux clapotis de l’eau le calmait et lui faisait prendre son temps.
Le ruisseau allait ensuite se « jeter » dans la rivière du Clan de la Rivière et un petit bout allait dans le torrent du fond du ravin d’où venait Cendres du Phénix. Au fond… le ruisseau avait maints usages, mais le plus important était d’approvisionner : l’âme de réponses, d’eau la rivière et le torrent.

« Waouh » se dit le félin en arrivant à destination. La lune, ronde et laiteuse, en voyant le spectacle qui s’offrait à ses yeux : la lumière bleutée inondait la lande d’une couche de brume d’une lueur magique. Les fleurs, fermées durant la nuit était elles aussi recouverte de ce drap de lune. Des ombres se dessinaient sur la lande et l’une d’elle conduisit le regard plus en haut pour y découvrir le regard strict d’une femelle blanche et noire, également habillée d’une couleur bleutée.

« Je te cherchais ! Tu sais, j’ai beaucoup réfléchi depuis notre dernière rencontre… tu m’as évité, je l’ai remarqué. Mais je pense que l’on devrait discuter un peu non ? Histoire de voir les choses sous un autre angle non ? »

Zebrée par les ombres environnantes, Symphonie du Temps le regardait de ces prunelles bleues. Elle était parfaite dans ce tableau déjà superbe, sa robe pourtant faite de noir et de blanc uni à présent striée par des marques grises provenant des ombres des herbes, prolongées par la lumière de la lune, habituellement blafarde et obstruée, ce soir très nette et vive. Toutes deux étaient belles, elles semblaient être l’incarnation d’une même âme, d’une même personne sous deux formes différentes, deux sœurs, et pourtant, une seule attirait Cendres du Phénix, une seule pourrait le voir se sacrifier pour elle : Symphonie du Temps.

La lune, belle, ronde et majestueuse trône dans son ciel constellé d'étoiles par milliers. Le camp est éclairé, et de fins rayons de lune viennent couvrir le pelage de noir de la lieutenante du Clan du Vent. Elle étire ses muscles ankylosés par l'humidité qui rongeait l'air. Ne parvenant pas à s'endormir, elle décida de se rendre utile et d'aller chasser. Elle sorti habilement et en douceur, histoire de ne pas se faire remarquer. À peine émérgé des buissons, elle fut coupé de souffle par l'immense beauté du ciel ce soir-là. Déconcentrée, elle ne remarqua même pas la proie qui lui passa sous le nez. Elle jura et repartit en chasse. Symphonie du Temps parcourut une grande distance, foulant des terres humides comme des déshydratées.

À chaque pas, les feuilles se rabaissaient sous le poids de sa patte. Les fines goûtes de rosée déjà tombé constellait son pelage comme les astres dans le ciel de nuit. Elle enterra proies après proies, jusqu'à être près du ruisseau qui traversait la lande. Un spectacle magnifique s'étendait devant les prunelles bleus glaces de la femelle, qui, émerveillée, grimpa au dessus d'un bas rocher et regarda la lune. Sa couleur d'un blanc pur et immaculé colorais son pelage de toutes les ombres du paysage, des herbes aux fleurs. Symphonie du Temps s'asseya et nettoya sa fourrure, puis regarda bien loin vers la ligne de l'horizon éternel. Elle songeait à lui. Lui qui pourrait changer son destin à tout jamais, qui pourrait lui retirer violement sa solitude et lui offrir de l'amour dur et pur. Ses yeux de la couleur de l'océan brillait sur un rythme musical indéchiffrable aux yeux des autres. En ce moment précis, on aurait pu prendre la chatte noire comme étant un mirage. Elle semblait ne faire qu'un avec la lune, qui malgré tout lui offrait un certain réconfort.. Tout comme l'odeur ennivrante qui s'empara de la truffe de la chatte. Elle se tourna lentement, et l'aperçut, qui le regardait d'un oeil bienvaillant.


« Je te cherchais ! Tu sais, j’ai beaucoup réfléchi depuis notre dernière rencontre… tu m’as évité, je l’ai remarqué. Mais je pense que l’on devrait discuter un peu non ? Histoire de voir les choses sous un autre angle non ? »

La lieutenante souria doucement, révèlant ses crocs blancs comme neige. Elle enroula sa queue autour de sa fine silhouette et tourna la situation dans tout les angles. Son instinc lui disait de ne pas tourner autour du pot et de foncer, mais sa tête lui disait le contraire total. Il voulait parler.. Parler, chose plus facile à déclarer qu'à faire. Sa voix habituellement collé à sa langue refusait de sortir, alors qu'elle ne trouvait pas les bons mots. Plusieurs s'entrechoquèrent dans sa pensée mais seul ces derniers sortirent ;

« Tu devrais pourtant t'avoir rendu compte que je ne chassais qu'ici.. »


Elle prit une courte pause. Qu'allait-elle dire par la suite ? Qu'elle faisait exprès de l'ignorer? Et que par ailleurs, elle mourrait d'envie de se jeter dans des pattes ?

« Par ailleurs, de quoi désirerais-tu parler ? Ne sais-tu déjà pas ce qui est tracé pour nous ? Je te l'ai déjà dit, la dernière fois. Le destin nous a choisi. N'étais-ce pas suffisant pour te combler.. Où préfères-tu que je le formule autrement ? Un autre angle pourrait te guider.. »

Symphonie du Temps retourna le regard vers l'astre scintillant et se tassa un peu vers la droite sur son rocher et invita le mâle noir à y prendre part. Non, elle ne l'ignorait pas. Elle pensait encore plus à lui, elle ne voulait pas se détourner de sa tâche. Voilà tout. Cendres du Phénix avait beau tout avoir pour lui plaire, le clan passe avant tout..

La jolie lieutenante du Vent le regarda en souriant. Sa belle queue s'enroula autour d'elle tandis qu'elle semblait penser, réflechir à quelque chose qui méritait réflexion. Le guerrier aurait aimé savoir ce qu'il se trouvait dans sa tête, mais même s'il en avait eu la possibilité, il ne l'aurait pas fait. Sa belle avait des secrets, et même s'il voulait savoir afin de mieux la connaître, il ne pouvait faire irruption dans sa vie privée comme bon lui semblait sous prétexte qu'il voulait protéger... c'était vrai, certes, mais ne la protégerait-il pas mieux en la laissant ? Comment le savoir. A vrai dire, ce soir là, Cendres du Phénix ne voulait pas savoir. Il voulait juste lui dire qu'il l'aimait... elle le savait... il en était certain, mais peut-être qu'elle refuserait de lui ouvrir son coeur... comme le savoir ça aussi.

« Tu devrais pourtant t'être rendu compte que je ne chassais qu'ici.. »

Voila... elle venait de lui donner une sorte de réponse : cette question rhétorique, semblable à une pique mesquine subtilement dissimulée. Est-ce que cela l'amusait, de jouer avec les sentiments d'un chat tourmenté qui pour la première fois depuis longtemps aimait quelqu'un ? Elle était une sorte d'élue, mais n'avait pas l'air de l'accepter.

« Par ailleurs, de quoi désirerais-tu parler ? Ne sais-tu déjà pas ce qui est tracé pour nous ? Je te l'ai déjà dit, la dernière fois. Le destin nous a choisi. N'étais-ce pas suffisant pour te combler.. Où préfères-tu que je le formule autrement ? Un autre angle pourrait te guider.. »

Sous le regard humide du matou noir et blanc, elle alla s'allonger sur un rocher afin de contempler la lune. L'astre de la nuit brillait de plus belle, semblant ignorer la peine d'un coeur à demi brisé.
Cependant, Cendres du Phénix refusa de céder. Au lieu de venir se coucher près d'elle, il se planta devant elle, le regard farouche, et dans ses yeux brillait une lueur, celle d'une détermination sans faille. Il irait jusqu'au bout, il mourrait s'il le fallait.

- Ecoute moi jusqu'au bout ! Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais que je t'aime ?! Je donnerai ma vie pour toi ! Dans un piège où ta patte coincée ne pourrait se déloger, je me sacrifierai pour que tu puisse fuir ! Devant un renard bondissant sur toi, je te pousserai pour que tu vive. Je ne peux imaginer ma vie sans toi Symphonie du Temps ! C'est la première fois que j'aime comme je t'aime ! Ne me rejette pas ou je mourrai... dis-moi que tu m'aime toi aussi...

Toujours déterminé à lui faire entendre raison, à lui dire ce qu'il avait sur le coeur, il mit ses pattes sur le rocher et avança son museau de celui de Symphonie.

- Je t'aime... je sais qu'en tant que lieutenante tu veux avant tout que ton Clan passe avant toi, mais... de notre amour peut naître beaucoup. Comprends-tu ? Symphonie du Temps, je t'aime, je veux faire ma vie avec toi, avoir des petits avec toi. Seulement avec toi, je t'épaulerais s'il le faut... Je t'aime plus que tout...

Que peut un simple chat face à la puissance de sa déesse ? Rien. Cendres du Phénix était désormais à la merci de sa bien-aimée, à son bon vouloir... qu'allait-elle faire ? Il l'ignorait, mais il priait un Clan en lequel il avait perdu la foi pour qu'elle l'aime également. Il ne savait pas ce qui arriverait, mais il priait. Un vain espoir, fin comme un fil, mais aussi tenace qu'une toile d'araignée solidement encrée sur un arbre.
Désormais il attendait sagement, son petit museau frétillant devant celui d'une lieutenante qui pourrait tout aussi bien l'envoyer balader.

Un zéphyr paisible fit vibrer les moustaches de la jeune chatte, qui bouillonnait d'impatience devant la magnifique silhouette de son aimé. Une lueur indéchiffrable brillant dans les prunelles bleues de la lieutenante qui ne demandait qu'à sentir le souffle chaud de Cendres du Phénix. Comment pouvait-elle, par le Clan des Étoiles, se permettre d' ignorer ce chat ? Sa vie tournait maintenant autour du matou noir et blanc. Une ombre voila la clarté si relaxante de la lune. Deux saphirs brillants d'une détermination sans faille la scruta anormalement. Le désir aurait pu se faire ressentir par n' importe quel félin à ce moment précis: Mais la lieutenante ne céda pas son jeu.

-Ecoute moi jusqu'au bout ! Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais que je t'aime ?! Je donnerai ma vie pour toi ! Dans un piège où ta patte coincée ne pourrait se déloger, je me sacrifierai pour que tu puisse fuir ! Devant un renard bondissant sur toi, je te pousserai pour que tu vive. Je ne peux imaginer ma vie sans toi Symphonie du Temps ! C'est la première fois que j'aime comme je t'aime ! Ne me rejette pas ou je mourrai... dis-moi que tu m'aime toi aussi..

S'il savait. S'il savait à quelle point elle mourrait d' envie de faire la même chose. Mais quelque chose de puissant l' en empêchait. Son sens de la responsabilité inégalable ou sa liberté ? Nul ne serait le dire, alors que même la propriétaire des sentiments n'en savait que dal. Deux pattes musclées s' abattirent sur les rochers, une vibration pulmonaire se fit ressentir au niveau de la truffe de Symphonie du Temps. Puis une ondulation d' une voix qu'elle chérissait.

-Je t'aime... je sais qu'en tant que lieutenante tu veux avant tout que ton Clan passe avant toi, mais... de notre amour peut naître beaucoup. Comprends-tu ? Symphonie du Temps, je t'aime, je veux faire ma vie avec toi, avoir des petits avec toi. Seulement avec toi, je t'épaulerais s'il le faut... Je t'aime plus que tout...

Comme simple réponse, elle colla sa truffe contre le museau de son aimant et se leva. Demi-tour. Puis quatre yeux qui se regardaient intensément. Une rage sans fin tourbillonait dans son esprit. Et lui, comprenait-il ? C' est ce qu' elle saurait.

-Et toi, que comprends-tu ? Que ce n'est que partie remise de tout abandonner ? Il faut croire que si, car tu étais partis, tout ce temps ! Ce qui c' est passé pendant ce temps, tu n' étais pas là ni pour le voir, ni pour le ressentir ! Tout ça signifie plus qu'aimer ! C'est une responsabilité dure à entretenir, d'ailleurs, qui te dit que je suis prête à l' assumer ? Lorsque tu te refermais au reste du monde et que tu t' abandonnais à ton sort, je travaillais comme une folle ! J'ai entretenu tout un clan lorsque la chef était partie, lorsque des incidents sont arrivés. Je suis restée impuissante lorsque je n' ai rien pu faire pour aider les autres. Tu n' as jamais été dans la même situation que moi, ou plusieurs personnes comptent sur toi pour vivre. Ce n' est pas que des travaux, chasser, diriger et tout le reste ! C'est une vie, une sensation de liberté que peu de félins peuvent ressentir !

Une pause, brève, mais suffisante pour que la chatte reprenne son souffle devant le regard déconfit du mâle devant elle. C'était incompréhensible pour lui, qui était né dans un clan, avec une famille et tout le reste.

- Si seulement tu pouvais comprendre. Ce que j' ai eu à prouver pour en arriver là ! Tu es né dans ce Clan, tes parents t' on élevé, toi! Moi, c'est un blaireau qui a fait leur sale travail ! Si seulement tu pouvais savoir...

Symphonie du Temps se retourna et s'étendit à nouveau, mais cette fois le bout des pattes pendantes dans le vide, le regard perdu vers l'horizon. Puis, le coeur chagriné comme aucune autre fois, elle retourna sa tête vers le mâle qui n' avait pas bougé.

- Je ne veux que ton bonheur, tu sais. Mon âme entière meurt d'envie d'être à tes côtés, de t'aimer librement, d'avoir une descendance avec toi. Si tu pouvais comprendre la responsabilité qui me hante, et la preuve que j' ai à donner à chacun chaque jour de mon existence. Personne n' as jamais été là, à mes côtés, pour m'aimer telle que je suis réellement. Je dois porter un masque dès que je vois quelqu'un s'approcher. Et ne jamais le laisser tomber. Je m' y suis fait, chaque fois, je me débrouille.

Elle ne fixait que droit devant elle. Son masque était tombé pour la première fois. Elle ne portait plus cet air mystérieux qu' elle devait supporter chaque seconde, cet air solitaire. Elle ne désirait qu' être celle qu' elle avait été toute son enfance ; être Temps.